Iris Knobloch, l’élégance d’un parcours culturel salué à Cannes

Iris Knobloch L’élégance d’un parcours culturel salué à Cannes
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Loin des projecteurs de la Croisette, dans la discrétion d’un étage isolé du Palais des Festivals, une cérémonie empreinte d’émotion s’est tenue en marge du tumulte cannois. Le 18 mai 2025, Iris Knobloch, présidente du Festival de Cannes, a reçu les insignes de commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres, une distinction qui vient saluer une trajectoire aussi brillante qu’engagée.

Déjà auréolée du Grand Prix du rayonnement culturel en 2024, décerné par l’Association du Rayonnement Français, Iris Knobloch poursuit son ascension dans le panthéon des grandes figures de la culture européenne. Rachida Dati, ministre de la Culture, lui a remis les insignes avec un discours mêlant respect institutionnel et connivence personnelle. « Vous menez des combats très durs, toujours dans la douceur, la gentillesse, la tranquillité », a lancé la ministre à son interlocutrice.

Photo by David NIVIERE/ABACAPRESS.COM

Une femme, une voix, une mémoire

Première femme à la tête du Festival de Cannes, ancienne dirigeante de Warner Bros France, Iris Knobloch incarne une certaine idée de la diplomatie culturelle. Un soft power qui ne dit pas son nom mais qui est redoutablement efficace à l’étranger. Juriste de formation, elle a navigué entre l’Europe et les États-Unis défendant une vision audacieuse du cinéma — on lui doit notamment le soutien à The Artist (2011), à une époque où peu y croyaient. Un chef d’œuvre auréolé d’un oscar pour l’acteur Jean Dujardin, héros de ce film qui a su renouer avec le noir et blanc qui a fait le succès des débuts du cinéma, désormais estampillé de notre bleu-blanc-rouge national.

Son discours, lors de la remise de l’insigne, a ému les convives. Elle a évoqué la place encore fragile des femmes dans l’industrie cinématographique : « À celles qui doutent, qui tombent et se relèvent, je veux le dire clairement : vous n’êtes pas seules. Il y a une place pour vous. Et cette place, nous devons la prendre. » a déclaré Iris Knobloch. Son père, rescapé des camps nazis, a assisté de loin à la naissance du Festival de Cannes en 1946. Près de quatre-vingts ans plus tard, sa fille en préside les destinées avec un certain succès qui ne se dément pas.

Photo by David NIVIERE/ABACAPRESS.COM

La culture comme force vitale

Pour Iris Knobloch, la culture n’est pas un ornement. Elle est ce qui structure, ce qui sauve. Ce rôle de passeuse, elle l’assume pleinement : entre les générations, entre les peuples, entre mémoire et avenir.

Ce moment suspendu, partagé avec quelques personnalités du monde de la culture, du cinéma et de l’économie, a peut-être été l’un des plus forts de cette édition du Festival, sans flashs ni paillettes tout en humilité et reconnaissance. Mais avec un essentiel : celui d’un hommage rendu à une femme qui incarne le rayonnement culturel dans ce qu’il a de plus profond… et de plus Français.

 

Frederic de Natal